Seconde ville impossible : Javila
Notre bonne ville de Javila ne possède aucun écrit physique. Toutes les informations publiques – le nom des rues, les panneaux de signalisation, les publicités – sont projetées en ombre chinoise depuis les nombreux lampadaires que comporte ses rues. De fait, il fait toujours nuit à Javila. La cité est recouverte d'un plafond opaque qui empêche les rayons du soleil de perturber l'éclairage public.
Dans les bâtiments également, les écrits sont projetés de cette manière : les post-il sur le frigo, les posters au mur, les cartes des restaurants, tout est remplacé par une petite plaque sculptée, convexe, glissée devant une puissante lampe.
Quelle économie de gestes ! Quelle simplicité !
Pas besoin d'utiliser des quantités monstrueuses de métal et de plastique pour assurer la signalisation, ni d'encre, de colle et de papier pour faire varier les publicité. Ici, nous ne connaissons pas les affres des stylos qui fuient.
Notre bonne ville de Javila possède la plus grosse usine de luminaire au monde. Elle fournit la ville, ainsi que la plupart des grosses villes du globe, en lampes de toutes tailles. Son équipe municipale d'intervention d'urgence, spécialement entrainée, peut changer une ampoule grillée à n'importe quel endroit de la ville, en moins de dix minutes. Jour et nuit.
Javila possède enfin une école de gravure sur plaque de plomb unique en son genre, qui apprend à tous les habitants à manier le poinçon, le marteau et le burin. Ici, chacun est un artiste en puissance. Chacun possède son style graphique et peut confectionner ses plaques de plomb.
A noter que ce textes, ainsi que les autres productions des participants, devraient prochainement être disponibles sur le site de Thétards, qui hébergent mes ateliers.