Salut.
A la demande générale, je poste un second extrait de "A corps perdu" (extrait qui permet de mieux comprendre le choix du titre). C'est donc la même héroïne. Après son visage de jour, voici celui de la nuit. Elle est donc dans un bar et elle se laisser draguer. Tu te demandes bien quand ta conquête du jour va arriver lorsque tu sens une pression sur l'épaule.
_ Hey, Sophie ! C'est bien toi ?
Le gars, tu ne le connais ni d'Eve ni d'Adam mais il te colle la bise et te souris comme si vous aviez passé la primaire ensemble. Culotté, le nouveau.
_ Salut, réponds-tu, euh...
_ Marc !
Mais bien sûr ! Marc et Sophie... Tu te marres à gorge déployée. Il te reluques d'un air perplexe.
_ Marc, ça faisait un bail. Je suis bien contente de te retrouver. Tu vois, je suis nouvelle ici et je connais presque personne. Tu me payes un verre ?
Une minute plus tard, une margarita est posée sous ton nez. Le Marc a son bras autour de ta hanche. Il a une tête éberluée, comme s'il était lui-même étonnée que son plan drague fonctionne réellement. Et il parle... Tu n'écoutes un traître mot de ce qu'il raconte et tu hoches la tête d'un air concentré. Lorsque tu as terminé ton verre, tu demandes d'un ton lourd en insinuations :
_ Tu me payes un verre, chez toi ?
Ses yeux clignotent.
_ Ouais.
C'est presque en courant qu'il quitte le bar en te traînant derrière. Tout ce que tu espères, c'est qu'il ne sera pas aussi rapide au lit.
Durant la marche jusqu'à son appartement, tu temporises, tu humes l'air de la nuit et tu essaies de le faire parler de lui. Plusieurs fois, tu arrives à lui faire inventer des anecdotes qui t'impliquent et tu es émerveillée par son aplomb. Les hommes sont parfois complètement débiles.
Sur la fin du trajet, vous marchez plus lentement. Il commence à s'écouter parler, à croire à ses mensonges. C'est toi qui le presses, la main sur les fesses.
Il habite dans une maison de ville assez coquette. Il est certainement plus riche que ne le laissaient penser ses mensonges. Sur la sonnette, tu as lu Germain Faye.
A l'intérieur, il te propose le fameux verre prétexte, mais tu lui sautes dessus et le scotche sur le divan. Un peu surpris, il commence vite à se laisser aller et ses mains te caressent les fesses et le dos. Tout d'un coup, il te lance :
_ Tu veux que je mette la télé ?
Regard hostile.
_ Ça va pas, non ?
Vous continuez à vous embrasser. Tu soulèves sa chemise et tu découvre un torse glabre appétissant. De son côté, il passe ses doigts sous ton pantalon lâche, visitant fesses et cuisses.
Tu te mets debout et, un sourire coquin vissé sur les lèvres, tu fais glisser le pantalon et la culotte de coton sur tes chevilles. Aussitôt, il envoie valser son futal et sa chemise. Il est en slip... et en chaussettes. Tu regardes gravement ses pieds.
_ Vire ça.
Il s'exécute. Tu enlèves ton T-shirt et tu te colles sur lui, prête à lui arracher le slip avec les dents. Il se recule vivement.
_ Attends, t'as ??
_ Et toi, t'en a pas ?
_ Dans la chambre !
Vous allez tous les deux dans la pièce suivante, les bouches collées, les mains baladeuses, le souffle rauque. Vous vous retrouvez enlacés sur le lit, prêts à passer à l'acte. Comme prévu, il enfile son capuchon avant de s'intéresser à ton anatomie la plus intime.
En missionnaire, tu as une vue imprenable sur les mimiques de son visage. Les sourcils se froncent, les paupières se retroussent, les yeux papillonnent, tout ça en désordre. Soudain, tu comprends.
_ Hey, t'es pas en train de...
_ Heu...
Tes premières craintes étaient fondées. Le type est un pressé. Il baragouine :
_ Si on allume la télé, ça va m'aider à rester... plus longtemps.
_ Putain, tu pouvais pas le dire plus tôt ?
Tu le traînes jusqu'au salon et et tu allumes cette saloperie de télé. Son coupé. C'est une rediffusion d'une émission people sans intérêt. Ça crée un éclairage changeant et désagréable, mais si ça lui permet de tenir assez longtemps, tu es prête à faire un effort.
De nouveau en missionnaire, sur le canapé. Il a la tête sur le côté, concentré sur la lucarne hypnotique. Tu as les yeux fermés, ton imagination perdue entre Brad Pitt et Sergi Lopez. Tu sens que ça monte, que ça monte, que ça monte... Tu cherches son prénom.
_ Germain !!!
Tu as hurlé à en réveiller les voisins, te contorsionnant sous l'effet de l'orgasme. Tu ne vois pas son air ébahi alors qu'il jouit à son tour.
A peine calmée, tu te rhabilles, posément, le sourire conquérant. Il murmure :
_ Alors, c'était comment ?
Tu gardes le silence jusqu'à ce que tu aies récupéré toutes tes affaires, puis tu l'embrasses sur le front.
_ C'était pas terrible, mon petit Germain. Je te donne quatre sur dix. Tu aurais eu sinx sans la télé. Essaie les préservatifs avec retardateurs et... change de technique de drague.
Un vague geste de la main, un dernier coup d'oeil circulaire et te voilà de nouveau dans la douceur de la nuit. A ton portable, il est une heure du matin et tu en as pour une demi-heure de marche.
Tu dormiras vers trois heures.
Si vous voyez des coquilles ou si vous avez des remarques, vous pouvez laisser un comm.
Normalement, je ne mets plus d'extraits de ce texte en ligne. Je bosse de nouveau sur Alienation.