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25 avril 2011 1 25 /04 /avril /2011 17:40

 

choucroute.jpgUn texte écrit en atelier, avec pour thème... choucroute au soleil (et le titre imposé). Bien sûr il n'y a eu que moi pour glisser ainsi vers la bolognaise.


Voix off : Bienvenus à tous sur « cuisine au soleil », notre émission hebdomadaire, tournée en plein air et en direct. Aujourd'hui : la choucroute. Rejoignons sans plus attendre Mathilde et Thérèse, notre sympathique duo de cuisinières.

« Bonjour Mathilde. »

« Bonjour Thérèse. »

« Alors, tous les ingrédients sont là ? »

« Oui, sauf la chair à saucisse »

Un temps.

« Pour quoi faire ? »

« Ben, les boulettes »

« Mais...mais c'est pas une bolognaise qu'on fait, triple andouille, c'est une choucroute ! Montre-moi ce que tu as. Des tomates, du basilic, des oignons. Mais y'a rien de bon là-dedans !

« Si ! La mayo. »

Un temps.

« Tu comptais mettre de la mayonnaise dans la sauce bolognaise ? »

« Heu... »

« Laisse-moi faire. D'abord, on va se servir un verre. Parce qu'une petite gnôle, ça fait toujours du bien par où ça passe.

« Oh... C'est fort ! Mais c'est bon. Je peux me – hips – resservir ?

« Ensuite, nous allons préparer une sauce bolognaise. Hein, Thérèse, pas de chou, pas de choucroute ! »

« Gna, gna, gna »

« Qu'est-ce qu'il y a Thérèse, tu défailles ? »

« Hi, hi. »

« Tu as raison, sous la table, ce n'est pas une si mauvaise place. Pour toi. Nous allons donc commencer par couper les tomates en fines rondelles. Comme ceci. Notez le mouvement du poignet. Ensuite... mais elle est périmée ta mayo !

« Hi, hi »

« D'abord, tu te goures dans la recette et ensuite tu nous prends des aliments périmés ! T'as du mou dans le coquetier, Thérèse ! Thérèse ? Mais où elle est encore passée cette truie ? Thérèse, descends de là-haut ! »

« Je cueille des pommes. »

« Pour la bolognaise ? »

« Non pour le désert, banane »

« Mais Thérèse... C'est un chêne. »

Voix off : C'est ainsi que se termine notre émission du jour. La semaine prochaine : La salade verte.

 

J'en profite pour faire de la pub pour un podcast dont je m'occupe: il regroupera, tous les 15 jours, les textes écrit lors des ateliers d'écriture que j'anime à Périgueux. Le premier est en ligne, sur le thème du printemps.

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6 avril 2011 3 06 /04 /avril /2011 10:41

Un petit texte pondu en atelier. Je n'explique pas de quelles contraintes tordues il est issu, juste qu'il fait suite à des exercices préliminaires qui ont fait "tomber le cerveau".

 


escargot.jpgL'escargot sort sa tête de sa coquille par temps de pluie. Quand il faut beau, il se cache et on ne le voit plus de la journée. C'est durant ces journées-là qu'on marche dessus. C'est dégeu. Ça colle. Mais le bestiau n'est pas mort. Il devient juste barjot.

Un barjot qui broute la marquise et qui encroûte la banquise.

Un barjot qui goûte à sa gu ise et qui doute de sa prise.

Un barjot qui s'occupe de la crise et qui retire son emprise.

L'escargot plat, cet agglomérat collant, n'a plus de possibilités de mouvement. Tant mieux. Son évasion devient intellectuelle. Il vole au-dessus des coquelicots, entre les cyprès et les hêtres, frôle des rivières de bave magique.

Il vole sur les caravanes.

Il vole vers La Havane.

Il vole entre les bananes.

Il vole et il plane.

L'escargot écrasé, emplâtré dans sa maison enroulée, est toujours chez lui. Il fait corps avec ses paravents, ses ampoules et sa cuisine équipée, sa boule à facette, la suie de sa cheminée, le siphon de son évier.

Heureux, il n'aspire plus à rien. D'ailleurs, il n'inspire plus, et n'expire pas davantage. Aérien, éternel, gastéropode divin, il rejoint en toute félicité le paradis des escargots.

 

Sinon, j'ai fini le troisième jet de mon roman "Décadence" et l'envoi aux éditeurs a commencé. Des éventuelles nouvelles du bébé dans... 6 mois à 1 an.

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2 avril 2011 6 02 /04 /avril /2011 20:14

Une short story que j'ai écrite pour un concours lancé par la communauté de blogs autres-mondes (si vous cliquez, vous verrez que le texte est arrivé deuxième et que j'ai gagné un livre - Youpi ).

 

foret.jpgA ciao bonsoir.

A la revoyure.

A pluche.

Benjamin chercha une autre réplique, une qui lui aurait permis de rester un peu plus longtemps sur le seuil.  Mais rien ne vint. Son copain Denis lui envoya un clin d'œil complice et referma la lourde porte du garage. Benjamin resta seul, le ventre noué, les yeux fixés sur le plastique de la porte.

La seule lumière provenait d'une lampe halogène fixée au mur. Elle éclairait un parterre de roses, une partie de l'allée et quelques mètres carrés de pelouse. Au-delà, l'incertitude. Le froid. Le noir.

Benjamin traversa le puits de lumière et releva son vélo, qu'il avait laissé tomber dans l'allée lorsqu'il était arrivé, deux heures plus tôt. Comme tous les soirs, après avoir fini ses devoirs, il allait jouer avec son pote Denis. La contact des poignées de plastique le rassura légèrement. Sa bécane ne l'avait jamais laissé tomber, même dans les moments les plus difficiles, et elle le mènerait à bon port. Une fois de plus. Il se réchauffa les doigts en jouant avec les gâchettes des freins et les pieds en faisant tourner les pédales à vide. Il ne voulait toutefois pas faire trop de bruit. Si la mère de Denis l'entendait et sortait la tête par la fenêtre, il aurait la honte de sa vie.

Qu'y a-t-il, Benjamin. Tu as peur du noir ? Tu veux que quelqu'un t'accompagne ? Tu vas pleurer ?

Non, il ne fallait pas que ça arrive. Plutôt mourir.

Benjamin pressa un bouton de sa montre à quartz et l'affichage digital lui indiqua qu'il était presque 19 heures. Il devait se dépêcher avant que ses parents ne s'inquiètent.

Il prit son inspiration, réajusta son bonnet, resserra son écharpe et appuya de tout son poids sur une pédale du VTT. Le vélo chancela un instant sur le gravier et prit de la vitesse.

Le vent glacé lui fouettait le visage. Ses coudes tremblaient. Ses mollets se durcissaient sous l'effort. Mais il s'en fichait. Comme tous les soirs, la seule chose qu'il voulait, c'était rentrer chez lui. Franchir les cinq cent mètres de chemin qui traversaient la forêt. Le plus vite possible. Benjamin plissa les yeux en amorçant le premier virage. Il connaissait parfaitement la trajectoire à emprunter, il faisait cela tous les soirs. Et ça se passait toujours bien, alors il n'y avait aucune chance pour qu'il y ait un problème ce soir.

Il pressa l'allure dans la ligne droite. Il percevait, plus qu'il ne le voyait, le défilement des arbres autour de lui. Son VTT n'avait pas de lumière, mais il n'en avait pas besoin. Il en était déjà à la moitié du parcours. Bientôt, il verrait apparaître les lueurs provenant de sa maison, et tout serait fini. Il poserait son vélo contre un mur, se laverait les mains et s'installerait directement à table. Le ventre noué, il se forcerait à manger, du moins au début, mais le bonheur d'avoir vaincu les ténèbres de la forêt lui dénoueraient rapidement les entrailles.

Dans quelques secondes...

C'est alors qu'il se sentit soulevé. Véritablement. Il s'éleva dans les airs, les mains toujours crispées sur les poignées et retomba durement sur le sol gelé. Il venait de faire un soleil. Un comble quand on n'y voit rien. Le vélo bascula lui aussi et lui retomba dessus, le cognant à la tête et au coude.

Benjamin cria, puis se mordit les lèvres. Il lui sembla que l'écho de sa voix venait d'être mangé par la nuit. Il fit rapidement l'inventaire de ses bobos. Une bosse au crâne, un coude qui saignait, un genou douloureux. Rien de grave. Il se mit debout et frissonna. Il avait la tête qui tournait et il ne savait pas où il se trouvait. Sans lumière, dans cette nuit sans lune, il était à la merci de la forêt. Et sa mère qui refusait toujours de lui acheter un portable. Elle aurait sa mort sur la conscience !

Benjamin se rappela qu'il disposait d'une source de lumière. Il pressa le bouton de sa montre et la lueur phosphorescente se diffusa sur le sol. Il put distinguer les extrémités du chemin, ainsi que la raison pour laquelle son VTT s'était rebellé contre lui. Son écharpe avait glissé et s'était coincée dans les rayons de la roue avant. Il réalisa également que la roue était voilée, et le vélo inutilisable. Il abandonna sa bécane et se remit en route en boitillant.

Les bruits de la nuit le cernaient. Craquements, hululements, bruissements fourbes, craquettements. Il marchait lentement, rallumant régulièrement sa montre pour vérifier qu'il restait bien sur le chemin. Peut-être le rôdeur qui l'espionnait tous les soir n'attendait-il que cette occasion pour se manifester. Peut-être les créatures des bois, celles qui ne sortaient que la nuit et qui se nourrissaient de viande humaine, allaient-elles se jeter sur lui. Pourquoi laisseraient-elles passer cette occasion ?

Benjamin sentit les larmes couler sur ses joues. Neuf ans, c'est trop peu pour mourir. Surtout avant d'avoir embrassé sa première fille, avant d'avoir regardé un film d'horreur jusqu'au bout, avant d'avoir appris à conduire. Sans s'en rendre compte, il accéléra. Il n'en pouvait plus de cette traversée, qui ne durait que cinq minutes en vélo. Vivement que le printemps arrive, et que les jours rallongent !

Lorsqu'il verrait sa mère, il la serrerait dans ses bras et il lui dirait qu'il l'aime. Il mangerait tout ce qu'elle lui cuisinerait, même les salsifis. Il ne lui dirait plus jamais non.

Benjamin écarquilla soudain les yeux. La lumière de la maison. Enfin ! Il se mit à courir, et plus il se dépêchait, plus les contours du chemin devenaient visibles. Il foula la pelouse, enjamba un parterre de roses et se planta devant la porte d'entrée. Son sourire s'évanouit d'un seul coup.

La porte n'était pas bleue, mais couleur bois. Il recula de deux pas et embrassa d'un seul regard la totalité de la façade. Il était revenu à la maison de Denis.

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29 mars 2011 2 29 /03 /mars /2011 18:13

 

ange.jpgUn truc pas sérieux pour une fois...

Les longues ailes blanches d'Adriel battaient l'air avec grâce. Lorsqu'il traversait les nuages, des gouttes de pluie s'accrochaient sur sa peau nue. Un sourire éternel illuminait son visage qu'encadraient des boucles brunes. Il survola un désert, effectua une série de loopings et remonta vers le royaume des cieux.

Adriel se dirigeait vers le royaume des cieux et comptait se rendre à la demeure céleste, celle de son créateur. Il n'était qu'un ange de niveau 1, et il comptait passer à un niveau supérieur. Il avait aidé de nombreux humains ces dernières années, en tout cas suffisamment selon lui pour accéder à un grade un peu plus élevé que sous-fifre céleste.

Il dut attendre un long moment. De nombreux anges demandaient une audience à leur créateur. Lorsqu'il se présenta enfin devant l'homme à la barbe blanche, il se courba révérencieusement et dit :

« Père. Je crois être digne d'une promotion. »

Le créateur se gratta la barbe et répondit :

« Tu sais, Adriel, les temps sont durs. Le nucléaire, les terroristes, les fonds de pension, la Star Ac... Tout va de travers de nos jours. Je vois bien que tu fais des efforts et que as de l'ambition, mais...

« C'est à cause de ma couleur ? »

« Mais non. Il y a plein de nèg... de noirs bien plus haut placés que toi. C'est juste... tu vois... reviens dans quelques années. »

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19 mars 2011 6 19 /03 /mars /2011 20:37

 

basquet.jpgUn texte écrit pour prérarer un atelier. La contrainte concerne les 3 phrases en gras (début, milieu et fin du texte)

La première phrase est donnée dès le début. La seconde est donnée au bout de 10 minutes. On doit la placer rapidement dans son texte. La dernière est donnée au bout de 10 minutes supplémentaires d'écriture. Elle doit finir le texte, qui doit être achevé au bout de 5 minutes de plus (vous suivez ?).

Et voilà la résultat :

 

 

Conversion

On jouait au basket pour la bonne raison qu'il n'y avait pas grand chose à faire. Il faisait chaud cet été là, et on transpirait comme des baleines sous le soleil de juillet. Les vacances commençaient à peine. Les ennuis également.

Jim a envoyé la balle par dessus le grillage. Le ballon s'est mis à rebondir et à rouler dans le jardin de la vieille Mme Gardot. On disait qu'elle vivait seule avec ses quinze chats. On disait qu'elle cachait une carabine à chevrotine sous sa robe à fleur. On disait qu'elle ne sortait jamais de chez elle, sauf pour pisser dans le jardin.

Le jardin, c'était le lieu où avait élu domicile mon unique ballon de basket. Là, au milieu de l'herbe envahie de petites fleurs, de pousses d'arbustes et caillasses. Et de quoi d'autre ? Pièges à loups, chausses trappes, serpents à sonnettes ?

En lorgnant sur Jim, j'ai bien vu qu'il pensait la même chose que moi. Son teint mat avait viré pâle et il se frottait la nuque d'un air d'excuse. Il m'a dit : « Mec, c'est ton ballon. Moi, j'ai pas envie de mourir jeune ».

Je l'ai foudroyé du regard.

«  On y va tous les deux ou c'est moi qui te tue en ressortant de là. »

Il a hésité et il a dit « ouais ».

On a escaladé le petit portail en fer forgé, en faisant attention aux barbelés qui en hérissaient le tour. En mettant le pied dans l'herbe, j'ai senti le sol tout mou, comme si personne ne le foulait jamais. Jim me suivait. Pas à pas. On avait repéré le ballon et on s'y dirigeait direct, sans un bruit, sans un mot. Ça y est, on était.

Je me suis baissé pour ramasser mon bien et j'ai relevé la tête. Merde.

La vieille Mme Gardot était là, sur son perron, dans sa robe à fleur. J'étais surpris, je la croyais centenaire, mais elle n'était pas plus vieille que mes parents. Elle n'était pas laide, un peu rustique : des dents déchaussées, des grosses mains tremblantes, un dos vouté. Mais elle ne faisait pas peur.

J'ai soufflé : « on se taille » en esquissant un demi-tour stratégique, mais elle a parlé :

«  Les jeunes. Vous êtes chez moi. »

« Oui, on sait madame. On s'excuse. On récupérait le ballon. On repart maintenant. »

C'était Jim qui avait parlé. Sa voix n'avait presque pas flanché.

« Vous êtes chez moi », a répété la femme, beaucoup plus durement.

Je l'ai regardé pour la seconde fois. Elle avait désormais à la main sa fameuse carabine et son air n'était plus aussi sympathique.

« Vous allez bien accepter une tasse de thé ? ».

J'ai avalé ma salive. Je sentais ma transpiration couler sur mes tempes, tremper mon T shirt. La vieille était folle à lier. Est-ce qu'on pouvait se permettre de la contrarier ?

«  Avec plaisir, ai-je » articulé.

L'intérieur était frais et sombre. J'avais des frissons partout. La vieille avait disparu dans sa cuisine, nous laissant, Jim et moi, tous les deux dans le salon. On essayait de communiquer par signes, aucun de nous n'osant prononcer un mot à vous haute. Tout autour de nous sur des meubles, dans des vitrines, contre les murs, on voyait des armes à feu. Quand elle est revenue, un plateau entre les mains, et qu'elle s'est installée sur le fauteuil à bascule, j'ai pensé à lui sauter dessus. Son regard s'est alors posé sur un fusil à pompe posé accroché au mur et on a compris qu'on n'avait pas le choix. On devait lui tenir compagnie.

« Mon fils est homme d'église » a-t-elle lancé sur le ton de la conversation. « A la Noël, il m'offre des cadeaux. Je les collectionne »

Jim a hoché poliment la tête. Moi, j'ai compris que son taré de fils, qui était curé, lui donnait des armes tous les ans. J'ai eu une idée.

«  Vous les collectionnez ? Donc vous ne vous en servez pas ? »

«  Oh, si », a-t-elle dit en se balançant. Et vous ?

« Non », ai-je balbutié. « Je... je suis pas croyant »

« Quel dommage. Mais une conversion tardive est toujours possible »

« Vous croyez ? »

« Venez »

Elle s'est levée et nous a mené vers une pièce dans laquelle les colifichets catholiques, croix, représentations de Jesus ou de Marie, se disputaient la place avec des armes à feu de tous calibres. Le tout sous une lumière au néon verdâtre.

« Voici mon sanctuaire. Peu de gens ont le droit de le voir. Seulement les serviteur du Seigneur, en vérité. »

Elle pointait sur nous sa carabine, le doigt pressé sur la gâchette, et son sourire angélique me faisait penser à celui d'un benêt.

« Etes vous un fidèle serviteur du Seigneur ? »

J'ai hésité. A ma droite, Jim hochait la tête frénétiquement en regardant la dame. Je lui ai donc donné ma parole la plus solennelle et la plus hypocrite de toujours servir le Seigneur.

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25 février 2011 5 25 /02 /février /2011 18:06

 

C'est spécial, c'est barré, c'est cadeau.

C'est...

 

pilule.jpgStrobodrug

Main qui tremble – main vide

Pièce exiguë – trop – formes étranges

Lumière violette – flashs dans la gueule – coin d'un meuble – dalle du sol

Mon vomi poisseux – lavabo crade – qui tourne – robinet coincé

vomi dans le lavabo – vomi qui clignote

Couloir – formes qui dansent sur les murs – déformations

portes fermées – marque de ma main sur les poignées

Piège grandeur nature – piège en forme de cerveau

Odeur bleutée – musique à rayure – dalles du sol qui ondulent – dalles qui chantent

Mon corps qui me double

Une envie de vivre qui m'appelle – course dans le couloir

sol trop près

sang dans le nez – sang sur les doigts – lavabo coincé – qui clignote

course au ralenti – grands pas

tempo battu par les atomes de poussière en suspension dans l'air une fois deux fois trois fois c'est une valse

petit – dans un coin – caché – longtemps

Une horloge – coucou – 20 heures

Une horloge – coucou – 23 heures

Une horloge – coucou – 26 heures

Petite main multicolore qui veut son amie

Manque de jus

Reptation – meuble bariolé – boîte magique fermée

boîte magique ouverte

Strobodrug dans ma main – main qui tremble – main vide

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4 février 2011 5 04 /02 /février /2011 18:21

 

chimere.jpgVoici un texte écrit en atelier. J'avais demandé aux participants de lister 10 parties du corps et 10 animaux, puis de réaliser une description avec tout ça. Mais ils ne savaient pas ce qu'ils allaient devoir faire de ces mots au moment où ils les ont choisi.

 

Animalité

Oswald, vous l'entendez venir de loin. Déjà, quand il marche, ses genoux se cognent et claquent comme des pinces de crabe et ses poumons sifflent comme un aboiement de chihuahua. Quand il s'approche, vous remarquez tout de suite ses oreilles en ailes de chauve-souris et son nez semblable à une truffe de pitt-bull.

Pas joli le Oswald.

Ensuite, il vous tend la main, et ses doigts sont comme des pattes de tarentule, fins et crochus. Son œil de scorpion se pose sur vous et vous vous demandez bien ce qu'il veut.

Oswald ne parle pas. Un problème du à une mauvaise greffe de pancréas de piranha, parait-il. Mais il vous donne un petit papier, que vous ne lisez pas tout de suite. Vous êtes trop occupés à détailler son menton d'orang-outan et son nombril en forme de tête d'araignée, qui dépasse de sa veste ouverte.

Puis il part, en trainant ses pieds qui laissent une trace de bave d'escargot. Vous pouvez alors respirer et lire le prospectus qu'il vous a laissé. Vous vous attendez à un texte du type « Je suis handicapé, donnez-vous un peu d'argent que je puisse vivre dignement, etc ? ».

Non, il y a juste inscrit « votez pour moi ».

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31 décembre 2010 5 31 /12 /décembre /2010 17:39

ombres.jpgSeconde ville impossible : Javila

 

Notre bonne ville de Javila ne possède aucun écrit physique. Toutes les informations publiques – le nom des rues, les panneaux de signalisation, les publicités – sont projetées en ombre chinoise depuis les nombreux lampadaires que comporte ses rues. De fait, il fait toujours nuit à Javila. La cité est recouverte d'un plafond opaque qui empêche les rayons du soleil de perturber l'éclairage public.

Dans les bâtiments également, les écrits sont projetés de cette manière : les post-il sur le frigo, les posters au mur, les cartes des restaurants, tout est remplacé par une petite plaque sculptée, convexe, glissée devant une puissante lampe.

Quelle économie de gestes ! Quelle simplicité !

Pas besoin d'utiliser des quantités monstrueuses de métal et de plastique pour assurer la signalisation, ni d'encre, de colle et de papier pour faire varier les publicité. Ici, nous ne connaissons pas les affres des stylos qui fuient.

Notre bonne ville de Javila possède la plus grosse usine de luminaire au monde. Elle fournit la ville, ainsi que la plupart des grosses villes du globe, en lampes de toutes tailles. Son équipe municipale d'intervention d'urgence, spécialement entrainée, peut changer une ampoule grillée à n'importe quel endroit de la ville, en moins de dix minutes. Jour et nuit.

Javila possède enfin une école de gravure sur plaque de plomb unique en son genre, qui apprend à tous les habitants à manier le poinçon, le marteau et le burin. Ici, chacun est un artiste en puissance. Chacun possède son style graphique et peut confectionner ses plaques de plomb.

 

A noter que ce textes, ainsi que les autres productions des participants, devraient prochainement être disponibles sur le site de Thétards, qui hébergent mes ateliers.

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25 décembre 2010 6 25 /12 /décembre /2010 17:35

gondole.jpgDurant un atelier que j'ai animé à Périgueux, j'ai produit 2 textes, tous deux inspirés des Villes Invisibles d'Italo Calvino. dans cet ouvrage, l'auteur invente et décrit tout un tas de villes incongrues et improbables.

 

Voici ma première ville :  Syana

 

 

Les rues de la ville de Syana sont revêtues d'un matériau qui a la particularité d'être solide les jours pairs et liquide les jours impairs. Un jour sur deux, on peut marcher sur les trottoirs, conduire une voiture ou promener les bébés en poussette. Un jour sur deux, un liquide gris translucide envahit les artères et les gondoles remplacent les voitures.

La plupart des habitants de Syana possèdent les deux sortes de véhicules, roulant et flottant. Ici, on fait passer deux permis : celui de conduire et celui de naviguer. Les panneaux de signalisation routiers et les feux tricolores côtoient les panneaux de navigation fluviale. Pour faciliter la visibilité des uns et des autres, les affichages ont d'ailleurs été réduits au strict minimum : Quelques feux et stops pour la partie routière et les avertissements d'usage à l'aplomb des ponts pour la partie fluviale.

Les personnes qui ont le pied marin ont leur place à Syana, les as du volant également. Ceux que la routine ennuie s'y plaisent, et les artistes se régalent de son paysage changeant. Les seuls à émettre des doléances sont les oublieux qui, le soir à minuit, n'ont pas rentré leur véhicule au garage quand le macadam se met brusquement à fondre, ou ceux qui n'ont pas mis leur embarcation en cale sèche lorsque le liquide des rues se solidifie d'un seul coup.

C'est pourquoi, un jour sur deux, on peut voir des voitures slalomer entre les gondoles prises dans la surface de la route et, un jour sur deux, des bateaux racler leur fond de coque contre des véhicules échoués.

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14 décembre 2010 2 14 /12 /décembre /2010 16:05

 

père N

 

Demain, j'interviens de nouveau en collège pour un atelier d'écriture et je vais leur faire écrire une lettre au Père Noël (Fin d'année oblige). Du coup, j'ai écrit un petit texte en me basant sur la contrainte de mots que je m'étais créée à cette époque, avec les mots :

Pièce – souhait – xylophone – papier – ciboulette – squelette

 

 

Chère Père Noël

Cette année, je n'ai pas été sage. En effet, tu ne m'as pas apporté ce que j'avais demandé l'an dernier (la tronçonneuse à essence et le dragon apprivoisé) et je me suis dit que tu ne devais pas exister. Du coup, j'ai commencé à me lâcher et à faire tout ce que je m'(étais interdit durant tout ce temps, quand je croyais que tu m'observais depuis ton nuage du Pôle Nord. Mais comme on est en décembre et que mes parents me mettent la pression, je me dis que je devrais tenter le coup et te présenter mes souhaits. Je sais que tu vas passer dans le coin pour livrer cet abruti de Jason et cette nouille de Marion (qui sont toujours sages, c'est sûr) et que ça ne te fera pas un long détour pour passer me voir. Alors je voudrais :

Une pièce de monnaie avec deux faces piles pour tricher quand on tire à pile ou face.

Du papier tue-mouche pour jeter dans les cheveux des filles en classe.

Une poupée piégée pour faire peur à ma petite sœur (encore une que tu vas livrer, tiens je l'avais oubliée). Dans le genre de la Poupée Ciboulette est toujours Chouette, mais avec un lanceur à napalm et des griffes rétractables.

Un squelette grandeur nature, pour décorer ma chambre.

Un xylophone, parce que j'aimerais bien essayer d'en jouer.

Voilà, c'est ta dernière chance de me faire plaisir. Si tu te loupes sur ce coup-là, je ne crois plus du tout en toi.

PS : si tu devais ne m'amener qu'un jouet, je préfèrerais que ce soit le xylophone.

Mathéo

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Avancée des différents projets

Voici tous mes projets actuels, avec leur nature et leur état d'avancement.


 

Rêve de papier (Roman ado) : V3 terminée, en recherche d'un éditeur.

Depuis que son père a disparu, Martin note ses rêves sur des blocs notes. Sa vie prend un tournant innatendu lorsqu'il rencontre Sasha, une blonde qui hante ses rêves depuis plusieurs années...

 

La Marche Rouge (polar - fantasy, adulte, suite de Décadence) : premier jet en cours, chapitre 14 sur 14.

Badia et Fahim ont pris des chemins différents. Le devin tente d'oublier ses chimères et a trouvé une retraite dans un Temple perdu dans la montagne. La jeune femme est quant à elle de retour à Twynte, bien décidée à rendre l'organicisme officielle...

 

Celui qui parle (roman ado) : premier jet terminé.

Le 31 décembre 1999 à minuit, la voix a disparu de la surface de la terre. Plus personne ne parle. Sauf Roméo, qui est justement né le 31 décembre 1999 à minuit. Mais ce n'est pas facile d'être Celui qui Parle, dans un monde devenu muet...

 

Les démons de l'East End (recueil de nouvelles policier / fantastique) : 4ème nouvelle en cours de rédaction : 21b Baker Street

Lors de l'été 1890, une horde de démons de l'enfer a déferlé sur Londres. La plupart ont été tués durant la première semaine. Mais les survivants se sont terrés dans l'est de la capitale britanique et commentent à l'occasion des crimes horribles...

 

A corps perdu (Bande dessinée réaliste) : découpage en cours (21 pages découpées sur 54).

Bérénice a un comportement particulier : elle utilise les choses, les gens, les boulots, puis les jette. Mais sa vie change le jour où emménage chez elle un chat qui parle.


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